PIERRE GOPE

Publié le par ruber

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Pierre Gope
Il pense en «nengone», la langue de Maré, note quelques phrases sous forme de chansons et les transpose en répliques. «Mon théâtre est un cri, une prière, un son semblable à celui d'un éternel ressac qui se brise contre les parois des mots.» Ce pessimiste fécond est sévère avec les hommes, dont les comportements reflètent «un malaise, une sorte de maladie spirituelle contagieuse». Il dénonce les violences faites aux femmes kanak, réclame une évolution de la coutume, mais constate qu'il «est plus difficile de cultiver le champ de l'homme qu'un champ d'ignames». Kanaké 2000, la pièce de Dewé Gorodé qu'il a montée pour le 7e Festival des Arts du Pacifique, rend un vibrant hommage à Jean- Marie Tjibaou et à son destin d'homme politique.

Pierre Wakaw Gope naît le 31 janvier 1966 en Nouvelle-Calédonie, à Maré, l'une des îles de l'archipel des Loyauté, dans l'un des clans de la tribu de Pénélo. Il grandit entre l'école et la vie à la tribu, à l'écoute de son grand-père et de la terre.

Jeune stagiaire au développement, il accomplit en 1990 un long périple autour de la Grande Terre calédonienne pour enquêter sur les origines du peuple kanak.

Un an plus tard, il découvre le théâtre en assistant à une répétition du groupe Koteba, compagnie africaine que dirige le metteur en scène Suleiman Koly. Et il a l'immédiate conscience qu'existe là une forme rendant possible une parole nouvelle.


Il quitte alors pour la première fois sa terre natale en direction d'Abidjan où il travaille avec Suleiman Koly. Puis il rejoint Peter Walker au Vanuatu, suit une formation avec Peter Brook à Rennes et fonde au début des années 1990 sa propre troupe, la Compagnie Cebue (Cebue signifie « mémoire » en nengone, la langue de l'île de Maré).

Dès 1992, la création par celle-ci de Wamirat, le fils du chef de Pénélo révèle toute l'originalité d'une voix qui s'attache à tisser les ressources formelles et symboliques de la langue française et de la langue maternelle de l'auteur, le nengone. Et qui sait s'appuyer sur la théâtralité des cultures océaniennes, où l'humour et la poésie, la malice et la solennité font étonnamment bon ménage.


Cette voix n'a pas cessé depuis d'interpeller la société qui est la sienne. Celle de la Nouvelle-Calédonie qui entend se projeter dans un destin commun à toutes ses communautés. Celle de la société kanak à laquelle Pierre Gope renvoie un miroir qui sait se faire sans concessions, sur des thèmes aussi difficiles que le viol, l'inceste, le suicide, l'alcoolisme, la compromission sous toutes ses formes, la violence. Mais en l'appelant à aller chercher en elle-même, en ses valeurs profondes d'accueil et d'ouverture aux apports de l'extérieur, la force de dire non à l'exclusion et de maîtriser son développement.

Du 24 septembre au 25 novembre 2001, en compagnie d'auteurs de théâtre de l'Outre-mer français, Pierre Gope a participé à la résidence d'écriture « D'un océan à l'autre » à Villeneuve-lès-Avignon - la Chartreuse. De cette résidence est née, avec l'auteur calédonien Nicolas Kurtovitch, la pièce Les Dieux sont borgnes. L'écriture de La Parenthèse s'est amorcée à cette occasion.

Pierre Gope est par ailleurs membre de l'Association des écrivains de la Nouvelle-Calédonie.

Publié dans Nouvelle-Calédonie

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